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La Chine et le Luxembourg s’engagent à intensifier leur coopération en matière de technologie financière

19 oct. 2024

« Au niveau mondial, les services financiers numériques représentent déjà deux tiers du volume total. Plus de 95 % des pays développés ont numérisé leurs services financiers et, lors de mes visites en Chine au fil des ans, j'ai pu constater que ce pays était un leader dans ce domaine », a déclaré Pierre Gramegna, directeur général du Mécanisme de stabilité européen le 18 octobre, en marge de la conférence annuelle du Forum de la rue financière 2024.


Des représentants des gouvernements, des établissements financiers ainsi que des entreprises venant de la Chine et du Luxembourg se sont réunis vendredi dans un forum parallèle, sur le thème de l’innovation scientifique et technologique dans le secteur financier. Les participants ont abordé le rôle essentiel des technologies numériques en tant que moteur de la croissance et espèrent de futures coopérations bilatérales dans le secteur financier.


Selon Arnaud Delestienne, membre du comité exécutif de la Bourse de Luxembourg, des acteurs du marché, notamment en Europe, en Asie et en Amérique, utilisent de nouvelles technologies, telles que la blockchain et l’intelligence artificielle, pour transformer les processus de transaction, réduire les coûts, et améliorer la transparence et la prise de décision, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles offres de produits financiers et à de nouveaux services à valeur ajoutée.


Face à ces tendances, le modèle d'innovation technologique est passé de l’innovation par imitation à l’innovation originale. « En particulier à l’époque de l’économie numérique, où l’effet multiplicateur de l’innovation originale est amplifié à la limite, non seulement de 0 à 1, mais peut être passé de 0 à 100 000, de zéro à la frontière », a déclaré Liu Jiu, président de la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), tout en soulignant les ressources et l’énergie investies pour réaliser des percées dans l’innovation originale numérique au service du secteur financier.


« Les perspectives pour la Chine et le Luxembourg dans le domaine de la finance internationale sont énormes », estime Hua Ning, l’ambassadeur de Chine au Luxembourg. Actuellement, sept banques chinoises, la seule compagnie d'assurance chinoise dans l'UE ainsi que deux sociétés chinoises de paiement électronique transfrontalier développent leurs affaires au Luxembourg.


« La géographie unique et le système financier bien développé du Luxembourg, qui fait du pays une porte d’entrée essentielle dans le marché de l’Union européenne, le plus grand centre de gestion de fonds d’investissement d’Europe et le plus grand marché obligataire de la zone euro », pointe l’ambassadeur chinois.


Arnaud Delestienne a pour sa part rappelé les coopérations financières sino-luxembourgeoises en près de 40 ans de coopération, en rappelant la première institution financière chinoise cotée à la Bourse de Luxembourg en 1986 et la première obligation souveraine internationale de la Chine introduite à la Bourse de Luxembourg en 1994. « L’innovation numérique sera un élément clé pour façonner le prochain chapitre de notre voyage commun, car la numérisation des marchés de capitaux est une tendance inévitable », a-t-il ajouté.


« Les nombreux partenariats entre nos deux pays ont permis à notre bourse d’agir comme un pont entre les émetteurs chinois et les investisseurs internationaux. Je suis ici aujourd’hui pour réitérer notre engagement à approfondir et à élargir nos relations avec nos partenaires chinois et à nous aider mutuellement à entrer avec confiance dans cette nouvelle ère numérique », estime Arnaud Delestienne.


Par ailleurs, Pierre Gramegna a également souligné l’importance de surveiller les défis soulevés par l’intelligence artificielle. « Tout type de technologie émergente, comme l’IA, nous amène à relever des défis très intéressants dont l’un est la cybersécurité. Les risques associés à la stabilité financière ne peuvent être sous-estimés, c’est pourquoi nous suivons également de près ces tendances. L'IA est un facteur favorable, mais nous ne pouvons pas prendre les résultats de l'IA pour acquis, et nous devons les examiner manuellement », a-t-il conclut.

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